RECITALES

… et pour finir

***        4 grands succès de chanson française       ***

Il n’y a pas d’amour heureux

Georges Brassens

Dis, quand reviendras-tu

Barbara

Avec le temps

Léo Ferré

Quand on a que l’amour

Jacques Brel

 

 

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RECITAL DE CHANSON FRANÇAISE

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Programme élaboré en collaboration avec les élèves de 2º de Bachillerato

 

 

Emile CARRARA (1915-1973)

Il naît à Paris dans une famille de musiciens italiens. Se passionne très tôt pour l’accordéon. Musicien talentueux, il s’illustrait avec le même brio dans le jazz, la musette, le tango, le classique ou la samba.  Son style personnel, la richesse de sa musique nuancée et variée et son caractère souriant font de lui l’accordéoniste le plus sympathique de l’époque. A cette époque comme les bals sont interdits, il se produit dans les cinémas et cabarets parisiens  où de grands musiciens l’ont accompagné. La valse a fait partie intégrante du vaste répertoire d’Émile Carrara, la plus célèbre reste Mon Amant de Sain-Jean.

 

 

 

 

 

Monamant de Saint-Jean   –   Émile Carrara (1942)

 

Je ne sais pourquoi j’allai danser
A Saint-Jean au musette,
Mais quand un gars m’a pris un baiser,
J’ai frissonné, j’étais chipée

Comment ne pas perdre la tête,
Serrée par des bras audacieux
Car l’on croit toujours
Aux doux mots d’amour
Quand ils sont dits avec les yeux
Moi qui l’aimais tant,
Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean,
Je restais grisée
Sans volonté
Sous ses baisers.

Sans plus réfléchir, je lui donnai
Le meilleur de mon être
Beau parleur chaque fois qu’il mentait,
Je le savais, mais je l’aimais.
Comment ne pas perdre la tête,
Serrée par des bras audacieux
Car l’on croit toujours

 

 

LA RUE KÉTANOU (1996 – 2005)

 

Ce groupe se compose de 3 musiciens-chanteurs qui se sont  rencontrés en 1996 au théâtre du Fil. Ils ont commencés par jouer des pièces avant de se rendre compte que c’est la musique populaire qui les rassemblait. Ils jouent tout d’abord dans la rue, mais rapidement montent sur scène. Ils ont ensuite tournés avec le groupe Tryo à travers toute la France. La Rue Kétanou appartient à ce mouvement musical qui fait le renouveau de la chanson française, une chanson engagée, dynamique et festive.

 

La fiancée de l’eau – La Rue Kétanou (2003)

 

Morte de sécheresse
La fiancée de l’eau
A marié son sang
A celui du ruisseau
Prince range ton drap blanc

Regarde son honneur
S’enfuir par la mort
Regarde triste voleur
L’absence dans son corps
Tu peux creuser la terre

Tu peux creuser la terre
Avec tous tes remords
Creuser jusqu’en enfer
Creuser, creuser encore
Non, tu n’auras rien d’elle

Non, tu n’auras rien d’elle
Il n’y a plus rien à prendre
Elle s’est jetée au ciel
Tu commences à comprendre
Que tout n’est pas à vendre

 

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Pierre PERRET (1934 – )

Auteur maîtrisant les subtilités de la langue française et de l’argot (il a réécrit les fables de La Fontaine), ses chansons posent des questions sur un ton enfantin et apparemment naïf, avec un sourire malicieux mais souvent pertinent. Son répertoire, composé de chansons enfantines, comiques, grivoises légères ou engagées, navigue entre humour et tendresse. Pierre Perret, légende de la chanson française, est parfois considéré comme un poète à part entière. Il est également réputé pour son amour de la gastronomie. Le ton principal des chansons de Perret est un ton enjoué, typique du music-hall.

Au café du canal – Pierre Perret (1977)

Chez la jolie Rosette au café du canal
Sur le tronc du tilleul qui ombrageait le bal
On pouvait lire sous deux cœurs entrelacés
Ici on peut apporter ses baisers
Moi, mes baisers je les avais perdus
Et je croyais déjà avoir tout embrassé
Mais je ne savais pas que tu étais venue
Et que ta bouche neuve en était tapissée

La chance jusqu’ici ne m’avait pas souri
Sur mon berceau les fées se penchaient pas beaucoup
Et chaque fois que je tombais dans un carré d’orties
Il y avait une guêpe pour me piquer dans le cou
Pourtant ma chance aujourd’hui elle est là
Sous la tonnelle verte de tes cils courbés
Quand tu m’as regardé pour la première fois
Ma vieille liberté s’est mise à tituber

On était seul au monde dans ce bal populeux
Et dans une seule main j’emprisonnais ta taille

Tes seins poussaient les plis de ton corsage bleu
Ils ont bien failli gagner le bataille
J’aime le ciel parce qu’il est dans tes yeux
J’aime l’oiseau parce qu’il sait ton nom
J’aime ton rire et tous ces mots curieux
Que tu viens murmurer au col de mon veston

Et je revois tes mains croisées sur ta poitrine
Tes habits jetés sur une chaise au pied du lit
Ton petit cœur faisait des petits bonds de sardine
Quand j’ai posé ma tête contre lui
Dieu, tu remercies Dieu ça c’est de toi
Mais mon amour pour toi est autrement plus fort
Est-ce que Dieu aurait pu dormir auprès de toi
Pendant toute une nuit sans toucher à ton corps

Chez la jolie Rosette au café du canal
Sur le tronc du tilleul qui ombrageait le bal
On pouvait lire sous deux cœurs entrelacés
Ici on peut apporter ses baisers

 

 

 

TÊTES RAIDES (1984 – )

 

Les Têtes raides est un groupe français qui mélange la musique de cirque moderne, la poésie, la peinture et le théâtre. Le groupe a été créé en 1984 en banlieue parisienne, sous le nom de Red Ted. Il prend le nom de Têtes Raides en 1987, même si les tous premiers disques du groupe affichent les deux noms. À l’origine, le groupe était plutôt électrique, influencé par la scène punk. L’arrivée d’Anne-Gaëlle, violoncelliste de formation classique marque un tournant dans l’univers musical du groupe. Depuis longtemps engagés politiquement, les Têtes Raides lancent, en avril 2002, avec divers mouvements politiques, syndicaux, sociaux et artistiques : Avis de KO social.Reconnu par la presse spécialisée, ce groupe sillonne la France et donne plus de 200 concerts par an.

 

 

 

Les Radis – Les Têtes Raides (1998)

 

La petite bonne femme
Et le petit bonhomme
S’aimaient bien tous les deux
Deux ils vécurent à deux
Se sont dit tous les deux
Moins monotone

Ce sera de vivre à deux deux
De vivre entre quatre yeux
C’est pas toujours heureux
Petit bonhomme referme les yeux

La petite bonne femme
Et le petit bonhomme
Ça vit comme ça peut
Peu importe si un peu
C’est déjà un petit peu
Si ça chantonne

C’est que ça vit un peu peu
Peut-être que tous les deux
Entre nos quatre yeux
Le vent qui sonne nous réveille un peu

Le bonhomme tout petit

La bonne femme aussi
S’étaient dit s’étaient dit
On change de pays

Il paraît parait-il
Que dans d’autres pays
Les bonshommes tout petits
Ça va au paradis pardi !

Mais la petite bonne femme
Et le petit bonhomme
Ça va pas au Paradis
Ça va planter des radis
Et des patates aussi
Oh si haut si aussi c’est si haut
Et un trois deux
Ils vécurent à deux
Se sont dit tous les deux
Si c’est aussi haut qu’on le dit

Le bonhomme tout petit
La bonne femme aussi
S’étaient dit s’étaient dit
Plantons nos radis

 

OGRES DE BARBACK (1994 – )

 

Ce groupe se compose de 4 frères et sœurs multi-instrumentistes. Ils sont typiques d’une nouvelle scène acoustique française, ils jouent une musique énergique et acoustique inspirée du swing manouche, de Brassens ou de Pierre Perret. En 2000, ils créent leur propre label Irfan indépendant. Dans le projet Latcho Drom, ils achètent un cirque ambulant qui leur permet de jouer partout. Tournant depuis dix ans en marge de l’industrie du disque, ce groupe a cependant réussi à acquérir une grande reconnaissance.

 

 

Avril Et Toi – Les Ogres de Barback (2001)

Il faisait froid ce mois me semble-t-il
Tu avais mis ton beau complet habile
Il y avait toi moi et le mois d’avril
J’avais noté sur mon carnet utile

Le bonheur était au complet
Une cigarette au matin
Nos cafés doux sur le chevet
Le reflet de tes yeux châtains

On a peu parlé ce jour il me semble
Pas de quoi romantiser ton ensemble
Que l’on ôtait d’ailleurs très vite ensemble
Pour recouvrir nos corps qui se tremblent

 

Le bonheur était au complet
Pas d’avenir pas de passé
Pas légal pas illégal et inégal et inégalé

Te souviens-tu cette lumière étrange
La nature recouverte par un ange
Et le silence que peu à peu dérangent
Nos souffles de plaisir qui s’échangent

Le bonheur était au complet
Un ange qui passe et c’est parfait
Juste nous deux et nos secrets

Juste nous deux à l’imparfait

C’est vrai ton cœur avait une fière allure
Le mien pressé battait à toute allure
Et le vent fou tapait la mesure
Pour rythmer nos premières aventures

Le bonheur était au complet
Et nos vœux se croyaient malins
De rire au nez du chevet
De notre histoire sans lendemain

Je reviendrai à l’aube au mois d’octobre
Me souvenir fébrile du mois d’avril
Dans la nature et ses couleurs sobres
Rire du temps d’avant du qu’en est il

Le bonheur sera incomplet
J’irai mourir sur le chevet
De notre amour inachevé
Et je pourrai tout oublier

Le bonheur sera incomplet
Alors j’irai tout oublier
De notre amour inachevé
Pendu au dessus du chevet

 

 

GeorgesBRASSENS (1921 – 1981)

 

Jeune, Georges Brassens, fils de maçon, n’aime guère l’école hormis les cours de lettres qui lui apprennent l’amour de la poésie. En 1940, il vit à Paris et travaille comme tourneur au sein de l’usine Renault. Après la guerre, il devient anarchiste et collabore au journal Le Libertaire. Se considérant davantage parolier qu’interprète, il présente ses œuvres à de nombreux artistes dans l’espoir de les faire chanter. Finalement, il est forcé de les jouer lui-même. En 1952, son premier disque est mal perçu pour son aspect revendicatif. Néanmoins, il va peu à peu s’imposer comme le nouveau maître de la chanson à texte. Inventeur d’un jeu particulier de la guitare sèche et du chant, ses compositions sont remarquables par leur vocabulaire fleuri et vif.

 

 

 

La Marine   – Georges Brassens (1953)

On les retrouve en raccourci
Dans nos petits amours d’un jour
Toutes les joies, tous les soucis
Des amours qui durent toujours

C’est là le sort de la marine
Et de toutes nos petites chéries
On accoste. Vite ! un bec
Pour nos baisers, le corps avec

Et les joies et les bouderies
Les fâcheries, les bons retours
Il y a tout, en raccourci
Des grandes amours dans nos petits

On a ri, on s’est baisés
Sur les neunœils, les nénés
Dans les cheveux à plein bécots
Pondus comme des œufs tout chauds

Tout ce qu’on fait dans un seul jour!
Et comme on allonge le temps!
Plus de trois fois, dans un seul jour
Content, pas content, content

Y a dans la chambre une odeur
D’amour tendre et de goudron
Ça vous met la joie au cœur
La peine aussi, et c’est bon

On n’est pas là pour causer
Mais on pense, même dans l’amour
On pense que demain il fera jour
Et que c’est une calamité

C’est là le sort de la marine
Et de toutes nos petites chéries
On s’accoste. Mais on devine
Que ça ne sera pas le paradis

On aura beau se dépêcher
Faire, bon Dieu ! la pige au temps
Et le bourrer de tous nos péchés
Ça ne sera pas ça ; et pourtant

Toutes les joies, tous les soucis
Des amours qui durent toujours !
On les retrouve en raccourci
Dans nos petits amours d’un jour…

On n’est pas là pour causer